« Pendant des jours, cet été-là, le soleil brûla des forêts en plus des longues après-midi. Les enfants, se brûlant en touchant la ferraille des jouets, plaignaient les chevaliers sous leur armure. Les mères les obligeaient à faire la sieste pour pouvoir se balader nue dans le sous-sol de la maison.
Jean faisait la sieste. Des persiennes le protégeaient de millions d’insectes, dont le bourdonnement, autour de la fleur de l’été, évoquait la foule d’une foire médiévale ou une révolte d’esclaves ou de Jacques. Il luttait contre le sommeil à l’aide de fausses épées ou de faux en carton, le tronçonnant comme les claires-voies le jour. Une mobylette pétaradante venait de réveiller une ribambelle d’enfants. Jean ouvrit les yeux. »