« Que le jour recommence et que le jour finisse. Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice. » Comment résonnent les vers de Racine aujourd’hui ? À travers tous nos sens, suggère Romeo Castellucci. Le metteur en scène italien se concentre sur les célèbres monologues de l’héroïne tragique dont il trouble délibérément notre compréhension. Pour lui, les passions raciniennes se déchaînent ailleurs, dans des visions oniriques et des atmosphères dont il a le secret. À rebours d’une adaptation fidèle, ce maître des images brode un poème visuel autour de cette tragédie de la séparation, de l’amour et du langage. Une telle expérience esthétique nécessitait une comédienne solide, rodée aux innovations formelles. Ce sera Isabelle Huppert, qui engage ici jusqu’à sa figure d’icône artistique. À travers elle, les foudres du tragique débordent du texte pour se nicher dans les énigmes plastiques et sonores dont regorge ce Bérénice d’un autre genre.
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Puy-de-Dôme, Théâtre